3 mécanismes sont en cause et dépendent de la quantité d’air, qui est dans les poumons au moment où on les utilise:
les muscles respiratoires
• soit inspirateurs
• soit expirateurs,
• et surtout les forces élastiques passives (cage thoracique et poumons) qui ont une importance majeure dans le son, affectant le volume pulmonaire, la pression sous-glottique en permettant de la maintenir constante, ou variée avec finesse. Et toute la qualité d’une phrase chantée, dépend de la manipulation de cette variation de pression sous-glottique qui doit pratiquement être constante pour toute la phrase émise, ou variée avec une finesse extrême. Dès qu’il y a une trop grande variation on a l’impression qu’il y a des trous dans la voix, ce qu’on perçoit malheureusement trop facilement chez certains chanteurs. La façon dont la pression sous-glottique est contrôlée par les muscles respiratoires, peut aussi générer un certain nombre de réflexes, qui eux mêmes vont affecter les muscles laryngés, et donc être gênants. Pour maintenir la pression sous-glottique constante, la position du corps est essentielle. L’appui de la masse des organes abdominaux et toutes les positions costales, dorsales, interfèrent beaucoup sur la régulation.
Il y a des exercices très simples pour apprendre à un élève de contrôler et de varier la pression sous-glottique: Pour la diminuer, l’action du diaphragme est essentielle. C’est un muscle qui sert normalement à inspirer, et quand la pression sous-glottique est excessive, il suffit qu’il se contracte pour que le volume pulmonaire augmente, que la pression soit moindre sous les cordes vocales.
Confusion fréquente quant au terme de support, car les chanteurs ont souvent l’impression que le support est un renforcement de la pression sous-glottique pour faire plus sortir la voix, alors qu’au contraire c’est un volume plus grand donc une pression moindre pour la même quantité d’air, ce qui permet aux cordes vocales non pas de se contracter pour éviter à l’air de sortir, mais de vibrer très régulièrement sans tension. Régulation qui joue à la fois sur le contrôle de l’exactitude de hauteur de la note, et sur la fatigabilité vocale, mais aussi sur l’assèchement des cordes vocales (s’ il y a un excès d’air, le mucus s’assèche et une petite raucité s’installe).
Plus le débit d’air et l’élévation de la pression subglottique sont grands, plus vite s’effectue la remontée de la coupole diaphragmatique.
En fonction aussi de la quantité d’air qu’on a dans les poumons, les différents groupes de muscles interviennent.
• Quand le volume est supérieur à la capacité résiduelle fonctionnelle (C.R.F.), ce sont les forces passives d’exhalation qui suffisent.
• Quand il est en dessous ce sont les muscles expirateurs qui vont entrer en action.
L’action compensatoire des muscles inspiratoires sera très nécessaire quand une note doit être chantée pp après une inhalation maximum, et inversement , une grande activité des muscles expiratoires (abdomen etc.) quand une note doit être chante ff avec des poumons contenant seulement une faible part de leur capacité vitale.
L’importance donnée à la respiration vient du fait qu’elle peut être observée à l’oeil nu. Très souvent en début de leçon on pense plus à corriger la respiration, qu’à l’utilisation des muscles résonateurs. Quand l’émission est bonne, que la résonance est parfaite, que la voix n’a pas besoin d’être forcée, les problèmes de régulation de respiration se font pratiquement automatiquement. Par expérience un chanteur arrive à utiliser une quantité moindre d’air et à développer sa capacité vitale progressivement. ( au bout de 10 ans de travail, il va utiliser beaucoup moins d’air pour la même quantité de son, et surtout arriver à remplir beaucoup plus ses poumons .)
……En conclusion, ces deux citations:
« C’est un fait très connu par tous: l’éducation et l’entraînement de la voix impliquent des changements dans le son de la voix, qui seraient impossibles si tous les caractères de la voix étaient innés. » Sundberg
-” Les choses qu’on acquiert consciemment nous permettent de nous exprimer inconsciemment avec une certaine richesse.” Matisse à ses élèves.