Extrait du cours AFPC en 2002 au CNSM de Paris.
Problème de terminologie.
Il existe 2 modes de phonation principaux: 1 et 2 ou loft et modal. Et deux modes extrêmes: le « fry » et le « sifflet. » 2 mécanismes différents d’utilisation des cordes vocales, de contractions des muscles utilisés.
Voix mixte: on pense souvent que l’on peut mélanger les 2, incompréhensible chez la femme.
Confusion: très souvent les professeurs appellent voix de tête le fausset, fausset la voix de tête.
Chez l’homme, la voix de tête est le même mécanisme (1) le même que celui de poitrine avec une étendue qui est très grande, qui peut être avec des cordes très épaisses dans l’aigu ou très fines, et plus les cordes sont fines, plus on appelle la voix, voix de tête. A longueur égale on peut contracter la corde sans en modifier la longueur (contraction isométrique), on épaissit la voix = « mixer ». La même chose peut se faire en fausset, si ce n’est que les hommes en fausset n’utilisent que très rarement cette composante de la voix en essayant d’épaissir beaucoup , et de faire un peu ce que fait une femme en voix de tête quand elle « mixe ». Les falsettistes utilisent la voix sans cette contraction isométrique, qui est plus difficile et plus inhabituelle, car un homme européen ne se sert pas dans le langage courant du mode 2, alors que la femme passe souvent de l’un à l’autre, et sait faire beaucoup de modulations de timbre. Pour un falsettiste on s’attend à une couleur pré-définie, qu’on lui demande d’appliquer . On ne lui laisse pas faire toutes les modifications vocales possibles.
René Jacob dans ses cours passe très souvent d’un mode à l’autre et arrive en fausset à « épaissir » la voix .
La tessiture en mode 2 débute une tierce au dessus de la note la plus grave du mode 1.
Important de ne pas confondre: si un professeur demande à un homme : »chante moi ça en voix de tête » on ne sait plus s’il veut que ce soit en mode 1 avec des cordes très fines, ou en mode 2.
Enorme avantage pour un débutant de chanter en 2 (fausset), évite le forçage, de contracter des muscles qui eux-mêmes vont avoir tendance à raccourcir , donc on est obligé d’avoir un excès de forces inverses pour compenser, et là il y a une fatigue, une pression énorme, les cordes vocales sont moins rapprochées donc il faut beaucoup plus de pression, la durée de la phrase est plus courte et le chanteur se fatigue.
Donc pour un débutant s’il doit chanter même comme ténor au dessus d’un sol, il est très bon pour lui de travailler au début en mode 2 (“fausset”). Très souvent on lui demande de chanter en voix de tête :
• donc soit un mode 2 (“fausset”) qui est très sain et va lui permettre de développer sa voix et réduire la pression sous-glottique en fonction de la fréquence ,
• soit il est au contraire dans une voix extrêmement tendue et là il risque de s’abîmer.
C’est un peu pour cette raison que les professeurs allemands disaient aux femmes que c’était dangereux de chanter en voix de poitrine: car ce qui se passait était que la femme chantait en « poitrine » (mode1) très très haut, comme le mode 1 pour un ténor qui va chanter un si b aigu en voix dite « normale ». Là il se fatigue beaucoup, alors que s’il le chante en fausset c’est sans problèmes.
Avant les femmes quand elles passaient au dessus du sol, très souvent passaient en voix de tête, certaines essayaient de forcer la voix de poitrine et dans ce cas s’abîmaient. D’où la réputation de se dire: « attention, la voix de poitrine est dangereuse » « ça abîme les cordes vocales » La voix de poitrine abîme les cordes vocales que si on monte en ce mode dans l’extrême aigu, dans le grave ça n’a jamais pu abîmer quelqu’un. Il y a encore des médecins soit disant spécialisés qui vous disent surtout ne chantez pas les graves, vous allez vous abîmer; (ex quand on a une laryngite, ou certains professeurs allemands disent que c’est très dangereux).
D’autre part pour l’utilisation chez un débutant de la voix de fausset, énorme avantage: les cordes sont détendues, ce n’est que la muqueuse qui va faire le son, donc le temps de fermeture est très bref, il y a très peu d’expulsion d’air, donc la phrase est beaucoup plus longue, il y a très peu de contractions de muscles, donc très peu d’antagonistes qui vont se mettre en cause.
Cela permet aussi d’ajuster la justesse, car il y a beaucoup moins de vibrato, et on arrive à être beaucoup plus précis sur la tonalité. Ça permet de corriger plus facilement et d’éviter de forcer beaucoup. Surtout que mentalement quand quelqu’un monte en mode 1 dans aigu, si c’est un débutant le larynx monte beaucoup, il y a une tension énorme et donc un forçage manifeste. D’autre part comme on entend physiologiquement une voix de même intensité, beaucoup plus fort quand c’est une note aiguë, que quand c’est une note grave, donc mentalement les gens vont se dire si je chante un la aigu, on va essayer de le forcer et de chanter fort. Il se perçoit plus fort mais ne doit pas être chanté plus fort. Donc en fausset on ne risque pas de s’abîmer , mais celui qui essaie de le faire en mode 1 risque de se fatiguer énormément. Utilité pour les garçons d’utiliser le fausset pour travailler les aigus ou travailler des morceaux. Ils ne sont pas capables de répéter x fois la note aiguë, et certains ténors parfois n’arrivent pas à passer le Fa# au dessus du passage; et petit à petit ils arrivent à chanter le morceau entièrement et à s’adapter. C’est assez utile au début. Il y a des professeurs américains qui font faire des gammes descendantes en partant en fausset et à descendre complètement dans le grave. D’autre part quand on chante en fausset la fréquence est réglée par la pression sous-glottique. Pour chanter plus aigu on augmente celle-ci. En augmentant la pression on arrive a chanter de plus en plus aigu. C’est un énorme apprentissage de régulation de cette fameuse pression sous-glottique en montant dans l’aigu. Pour passer par ex du fa au sol on augmente justement cette pression qui elle fait faire vibrer la corde plus vite.
Dans ce mécanisme là, principalement surtout chez un débutant. Un ténor professionnel modifie très peu sa fréquence et arrive à tendre les cordes vocales pour augmenter la fréquence . Chez un débutant pendant les 4 ou 5 premières années, c’est ce changement de pression qui va permettre de changer de note. C’est donc un énorme apprentissage, même pour quelqu’un qui ne voudra jamais chanter en haute-contre, d’arriver à contrôler cette pression.
Q: Passage de la voix de haute-contre à baryton. Plus facile de haut en Bas. Cassure. (Revue laryngo N°4 1993 vol 114 article Roubeau).
Mixage cf. Cassette.
Intérêt du travail en fausset: passage mode 1 à 2.